Le gouvernement dispose désormais de trois rapports de plus sur la dépendance pour mettre au point sa loi sur "l'adaptation de la société au vieillissement", promise pour la fin de l'année malgré des marges de manœuvres financières réduites.
Attendue depuis la canicule meurtrière de 2003, la réforme de la prise en charge des personnes âgées, notoirement insuffisante, avait été promise puis repoussée plusieurs fois sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, pour des raisons budgétaires.
Pendant ce temps, les rapports sur le sujet se sont empilés.
"On a toutes les expertises, maintenant, il faut des décisions", a affirmé en conférence de presse l’auteur de l’un des rapports rendus publics lundi, le conseiller général (PS) du Val d’Oise, Luc Broussy.
Mais il faudra attendre encore un peu : François Hollande a promis une vaste loi pour fin 2013, qui pourrait entrer en vigueur début 2014 et s’étaler sur plusieurs années.
La prise en charge des personnes âgées est estimée actuellement entre 22 et 25 milliards d’euros annuels.
Pour préparer le texte, trois rapports (prévention, exemples étrangers, adaptation de la société) ont donc été officiellement remis lundi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
"Le gouvernement va engager un travail interministériel pour l’élaboration du projet de loi (…) qui sera prêt d’ici la fin de l’année", a confirmé M. Ayrault dans un communiqué.
La loi comportera trois volets : adaptation, prévention et financement.
Les pistes de financement sont sur la table depuis des années : hausse de la CSG, assurance privée, nouvelle journée de solidarité … Seule certitude, les retraités imposables seront soumis à une taxe de 0,3% en 2014 pour financer la dépendance.
"Un canot et des rames"
Les rapports remis lundi [11 mars 2013] n’évoquent ni coût, ni financement et leurs auteurs appellent à ne pas se focaliser sur la dépendance, mais à adopter "une autre vision de l’avancée en âge", selon la députée (PS) Martine Pinville (rapport sur les exemples étrangers).
"Le général De Gaulle disait +la vieillesse est un naufrage+, notre ministère va fournir le canot et les rames", s’est amusée la ministre déléguée aux Personnes âgées Michèle Delaunay.
Le nombre de plus de 85 ans devrait passer de 1,3 million en 2007 à 5,4 millions en 2060, selon l’Insee, mais seulement une petite partie sera dépendante.
Les trois auteurs appellent donc à voir le vieillissement comme une chance pour la société, à condition de s’y préparer de façon globale, au plus vite.
"Notre pays peine à se doter d’une véritable stratégie globale définie, pilotée et voulue par l’Etat", pointe Luc Broussy, ancien délégué général du Syndicat des maisons de retraite privées (Synerpa), évoquant aussi un "fatras organisationnel".
Pour améliorer les choses, il prône par exemple un "guichet unique" d’information et de coordination, commun aux personnes âgées et handicapées, sous la forme de Maisons de l’autonomie.
Parce que "sans logement adapté, il n’y a pas de maintien à domicile", M. Broussy suggère aussi, entre autres, des quotas de logements neufs (20%) adaptés dans des "zones propices au vieillissement" définies dans les documents d’urbanisme.
Après avoir promis 80.000 logements adaptés par an pendant la campagne présidentielle, François Hollande en promet désormais 80.000 sur cinq ans.
Le rapport rappelle aussi que la prise en charge des personnes âgées représentera 350.000 emplois médico-sociaux d’ici à 2020 et promeut la création d’une "filière industrielle" des technologies pour les seniors ("gérontechnologies", comme la téléassistance), encore peu répandues en France.
L’AD-PA, association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile, a rappelé dans un communiqué la nécessité d’"augmenter le nombre de professionnels à domicile et en établissement" ou de baisser le prix des établissements d’hébergement.
Dépendance illusion
Le gouvernement dispose désormais de trois rapports de plus sur la dépendance pour mettre au point sa loi sur "l'adaptation de la société au vieillissement", promise pour la fin de l'année malgré des marges de manœuvres financières réduites.
Attendue depuis la canicule meurtrière de 2003, la réforme de la prise en charge des personnes âgées, notoirement insuffisante, avait été promise puis repoussée plusieurs fois sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, pour des raisons budgétaires.
Pendant ce temps, les rapports sur le sujet se sont empilés.
"On a toutes les expertises, maintenant, il faut des décisions", a affirmé en conférence de presse l’auteur de l’un des rapports rendus publics lundi, le conseiller général (PS) du Val d’Oise, Luc Broussy.
Mais il faudra attendre encore un peu : François Hollande a promis une vaste loi pour fin 2013, qui pourrait entrer en vigueur début 2014 et s’étaler sur plusieurs années.
La prise en charge des personnes âgées est estimée actuellement entre 22 et 25 milliards d’euros annuels.
Pour préparer le texte, trois rapports (prévention, exemples étrangers, adaptation de la société) ont donc été officiellement remis lundi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
"Le gouvernement va engager un travail interministériel pour l’élaboration du projet de loi (…) qui sera prêt d’ici la fin de l’année", a confirmé M. Ayrault dans un communiqué.
La loi comportera trois volets : adaptation, prévention et financement.
Les pistes de financement sont sur la table depuis des années : hausse de la CSG, assurance privée, nouvelle journée de solidarité … Seule certitude, les retraités imposables seront soumis à une taxe de 0,3% en 2014 pour financer la dépendance.
"Un canot et des rames"
Les rapports remis lundi [11 mars 2013] n’évoquent ni coût, ni financement et leurs auteurs appellent à ne pas se focaliser sur la dépendance, mais à adopter "une autre vision de l’avancée en âge", selon la députée (PS) Martine Pinville (rapport sur les exemples étrangers).
"Le général De Gaulle disait +la vieillesse est un naufrage+, notre ministère va fournir le canot et les rames", s’est amusée la ministre déléguée aux Personnes âgées Michèle Delaunay.
Le nombre de plus de 85 ans devrait passer de 1,3 million en 2007 à 5,4 millions en 2060, selon l’Insee, mais seulement une petite partie sera dépendante.
Les trois auteurs appellent donc à voir le vieillissement comme une chance pour la société, à condition de s’y préparer de façon globale, au plus vite.
"Notre pays peine à se doter d’une véritable stratégie globale définie, pilotée et voulue par l’Etat", pointe Luc Broussy, ancien délégué général du Syndicat des maisons de retraite privées (Synerpa), évoquant aussi un "fatras organisationnel".
Pour améliorer les choses, il prône par exemple un "guichet unique" d’information et de coordination, commun aux personnes âgées et handicapées, sous la forme de Maisons de l’autonomie.
Parce que "sans logement adapté, il n’y a pas de maintien à domicile", M. Broussy suggère aussi, entre autres, des quotas de logements neufs (20%) adaptés dans des "zones propices au vieillissement" définies dans les documents d’urbanisme.
Après avoir promis 80.000 logements adaptés par an pendant la campagne présidentielle, François Hollande en promet désormais 80.000 sur cinq ans.
Le rapport rappelle aussi que la prise en charge des personnes âgées représentera 350.000 emplois médico-sociaux d’ici à 2020 et promeut la création d’une "filière industrielle" des technologies pour les seniors ("gérontechnologies", comme la téléassistance), encore peu répandues en France.
L’AD-PA, association de directeurs de maisons de retraite et de services à domicile, a rappelé dans un communiqué la nécessité d’"augmenter le nombre de professionnels à domicile et en établissement" ou de baisser le prix des établissements d’hébergement.